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Equitation. La nostalgie n'opère pas toujours - Première partie

Alors qu’un rendez-vous m’amène dans la commune où se situe le premier club où j’ai travaillé, je me dit que j’irai bien voir ce qu’est devenu ce lieu chargé de souvenirs et lourd de sens dans mon parcours professionnel. 


Pourquoi ne pas faire connaissance et saluer vite fait l’équipe actuelle ? dont je ne connais évidemment plus aucun membre du personnel qui a changé de très nombreuses fois depuis toutes ces années.

Jeter un œil à la cavalerie, aux éventuelles évolutions des installations.
Pourquoi pas échanger quelques minutes avec ces « collègues » qui bien que des années séparent notre expérience, nous sommes liés par une enseigne mythique commune chargée d’histoire comme le sont bon nombre d’entreprises familiales française.


J’imagine être touchée par la clientèle locale qui pourrait être la mienne si j’étais restée.
J’imagine que l’on va me demander ce que je fais là, ce que je veux ? Si je cherche un renseignement ?
J’imagine déjà annoncer que je viens juste en « pèlerinage » et faire un petit coucou juste par nostalgie et par sympathie pour l’équipe actuelle en tant qu’ex employée. Voir les changements depuis sans plus.

J’espère ne pas être surprise par l’émotion devant des souvenirs qui risqueraient de s’animer, j’ai la larme facile, je me demande même si je fais bien d’y aller.


Rien de tout cela n’a eu lieu.

Il ne s'agit pas du lieu dont il est question dans l'article
Photo d'illustration issue du site DepositPhotos.

                                            
A mon arrivée, impossible de choisir l’option parking voiture, minuscule, à oublier. Je me gare comme la plupart des autres usagers du club, à l’arrache sur la voie publique d’un quartier bof.., J’espère retrouver ma voiture au retour et en état.
L’accès piéton est condamné et laissé en friche. Il faut donc entrer en empruntant que la dernière partie de cet accès où l’on découvre des parcelles dont on ignore l’usage. Je n’ose imaginer qu’ils puissent servir de paddocks tant leur état est délabré. Des arbres y sont coupés et le bois laissé sur place en désordre.
Nous devons passer devant les logements privés du personnel isolés avec des palissades en mauvais état, consolidées par d’autres qui ne sont pas en meilleur état, on ne sait plus ce qui répare quoi. La signalétique est sale, on ne sait plus si elle est toujours d’usage et valable…


Je rentre dans les locaux sombres. Je cherche des informations. Je tombe sur une seule affiche qui indique que du bois est à vendre…C’est curieux pour un centre équestre…mais pourquoi pas. 
Pas la moindre indication d’où aller, où se renseigner si l’on cherche l’accueil, les écuries, les sanitaires, … Je vois en gros d’après mes souvenirs parce que je suis déjà venue, mais j’imagine un nouveaux cavalier qui vient se renseigner. Entre la tête pas accueillante des locaux et l’absence totale d’informations : il fait demi-tour !
A gauche comme avant, les écuries intérieures. Agrandies, beaucoup plus sombres qu’avant. Encore plus de proximité entre les chevaux, encore moins d’espace de sécurité pour s’en occuper. La sellerie a changé de place et semble moins confortable et moins fonctionnelle.
Quelle tristesse de voir les chevaux entassés dans cet endroit aussi lugubre et sinistre. Selon moi, nous ne sommes déjà plus dans la bientraitance.
A droite, des portes pleines, austères, ont remplacées les portes vitrées et les ouvertures lumineuses qu’il y avait pour accéder aux bureaux, à l’accueil et au club house. Toujours aucune indication nulle part. C’est très sombre, très sale, les peintures vétustes, le sol pas balayé depuis des mois sans doute.
Vue que les visiteurs ne sont pas invités à entrer dans les écuries (et heureusement) et comme je vois qu’il est impossible d’y mettre un pied devant l’autre en toute sécurité d’une part avec des chevaux et poneys attachés partout et que je ne veux pas encombrer davantage l’espace des chevaux qui en manquent déjà assez comme ça d’autre part, je me dirige vers la droite, ce qui était auparavant le club house.
J’ouvre donc la porte pleine d’une couleur indéfinissable et abimée, pas accueillante du tout, qui autrefois donnait sur un club house convivial, propre, accueillant, vivant, avec un bar, une boutique, du personnel d’accueil disponible.
Je découvre une salle mal agencée, amputée de sa partie bureau, accueil, bar,… à la place un coin bureau avec deux personnes scotchées sur un ordinateur. Pas de quoi s’assoir, trois tabourets inconfortables occupés devant la vitre donnant sur le manège au sol catastrophiquement sale. La partie bar restauration a été remplacée par des distributeurs automatiques. Les tables, les chaises, les bancs confortables ne sont plus là non plus. 
Un canapé immonde, crasseux, qui ne semble même pas être visité par les chiens qui ont désertés les centres équestres depuis qu’ils y sont de plus en plus interdits, ne fait pas envie du tout.

Les vestiaires et sanitaires des cavaliers ont disparu. Le sol autrefois lavé tous les jours ne semble pas avoir vu ni balai ni serpillère depuis …pffiouuuu....


Je regarde par la baie vitrée quelques minutes ce qui semble être une reprise en cours… No comment.
Je regarde avec insistance et le sourire invitant à croiser mon regard, pour tenter de lancer un « bonjour » amical aux deux employées dont on ne connait la fonction… Secrétaires ? Enseignantes ? Palefrenières ? 
Personne ne remarque ma présence alors que personne ne me connait et que personne ne m’a jamais vue ici. Personne ne me dit bonjour. L’une des deux personnes se décolle de l’ordinateur pour aller aboyer sur un enfant de 2 ou 3 ans qui joue trop près du chauffage d’appoint alors que sa « mère » semble être à côté sans bouger ! 
Je comprends alors que la tenue locale du personnel en manège comme au bureau, c’est ébouriffé en haut, paille au milieu et chaussettes sales apparentes. Clichés et caricatures, la mise en scène d'un mauvais sketch se déroule là ! Devant mes yeux.


Je jette un œil vers l’autre côté vitré du club house qui donnait autrefois sur une terrasse tout à fait cosy. C’est devenu un taudis innommable. Du mobilier cassé, des tuyaux d’arrosage pas rangés, de la végétation pas entretenue, des planches cassées et autre.
Je remarque qu’aucun affichage informatif, ludique, annonçant une animation, l’actualité du club, un évènement quelconque n’est présent dans le club house. Pas un magazine équestre, pas une photo, pas un flot, …. 
Ce club house m’a foutu un bourdon !
Disparu l’espace chaleureux, spacieux et lumineux, avec une bonne odeur de café invitant à se poser pour discuter ou lire une information équestre.


Je suis sortie. Dégoûtée, je ne croyais pas ce que je voyais.

A suivre...

Deuxième partie

La photo d'illustration n'a pas été prise sur le lieu évoqué dans l'article.

Je ne crois pas utile de photographier le véritable lieu et d'ajouter ici des images négatives à ma description déjà peu reluisante.

Cet article est mon avis et mon analyse, ce n'est ni un reportage ni un dossier en vue d'une refonte de la filière. Je ne souhaite pas afficher sur le blog des images qui ne donnent pas envie d'être regardées.

Je préfère montrer des exemples de jolies petites écuries bien rangées, telles qu'elles devraient être partout quels que soit les moyens de constructions. 

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