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Interview Géraldine Bonnand, entraîneur de dressage

2ème volet de l’interview Géraldine Bonnand, entraîneur de dressage réalisée par Camille L.

Exerçant en libérale, est-ce facile de se faire connaître et de trouver sa clientèle ?

Se faire connaître oui. Trouver sa clientèle non, pour plusieurs raisons. Il y a plus d’offres que de demandes actuellement. Les cavaliers hors clubs ont besoin d’un accompagnement mais n’en n’ont pas tous conscience. Nombreux sont ceux qui restent longtemps, parfois plusieurs années à accumuler des difficultés seuls au lieu de faire appel à quelqu’ un. Les cavaliers prennent un peu les cours comme des pansements. Ils appellent souvent quand le mal est fait, quand les problèmes sont là. Hors les enseignants sont là pour faire les choses correctement dès le début et pour pas que les problèmes arrivent. 

Les cavaliers sont-ils assidus ?

Dans un contexte hors cadre, peu sont assidus. En dessous d’un certain niveau de pratique les cavaliers, même propriétaires ou demi-pensionnaire font passer les cours en dernier, après la nouvelle voiture, après la nouvelle selle et les vacances au ski…..Même quand ils disent avoir un objectif de galops ou de concours, ils changent vite de projet quand ils voient la charge de travail, d’investissement et d’argent que cela représente. Prendre des cours c'est pourtant prendre soin de la santé physique de son cheval. C'est souvent faire des économie de frais d'ostéo et autres soins pour résoudre des problèmes locomoteurs qu'ils auraient évités avec des séances bien construites.

A partir d’un certain niveau, les cavaliers comprennent l’intérêt technique et le bénéfice pour leur cheval et l’objectif qu’ils ont avec lui d'avoir un suivi régulier à une fréquence soutenue et sur le long terme.

Les cavaliers sont-ils fidèles ?

Il y a des modes. Les cavaliers sont influencés par leurs voisins de box et par le dernier gourou dont on parle (ou qui se répand lui-même) sur les réseaux sociaux ou dans les magazines spécialisés. J’ai un noyau « d’anciens ». Des cavaliers cohérents avec leur cheval et leur rapport à l’équitation. Il y a un turn-over inévitable avec les déménagements personnels ou changements d’écuries des clients, les changements professionnels, etc… Et puis ceux qui trouvent à un moment donné que l’herbe est plus verte ailleurs (sourire). Parfois certains reviennent d’ailleurs car ils ont fait un pas en avant puis deux en arrière donc finalement on retrouve mon numéro. Tout ça, dans notre milieu on le vit tous. Mêmes les structures sédentaires vivent le même phénomène.

Ce n’est pas difficile de ne pas avoir ses propres installations pour travailler ?

Si bien sûr. Ne pas avoir ses élèves au quotidien est une perte de temps et d’efficacité considérable. Ne pas pouvoir gérer ses aires d’évolution en fonction des besoins de ses clients n’est pas évident. Gérer un planning de travail quand on dépend de plannings de tiers n’est pas évident…. Mais on fait avec. Du moment que les gérants des installations qui nous reçoivent (soit parce qu’on loue, soit parce que mes cavaliers sont des pensionnaires ou des demi-pensionnaires de la structure) et que tous les professionnels qui interviennent sont respectueux du lieu qui a la gentillesse et le bon sens de nous accueillir, tout se passe très bien. C’est dans l’intérêt de tous.

Avant de travailler pour votre propre compte, vous avez travaillé dans des écuries réputées.

Dans des centres équestres, des écuries plutôt connues oui dans les 3 disciplines olympiques, des toutes petites structures aussi, et même pour la direction des sports d’une grande ville tout proche de Paris. J’ai beaucoup bougé et vu beaucoup de choses. Plus que si j’étais restée 20 ans au même endroit.

Quelle a été votre expérience la plus marquante ?

Toutes m’ont beaucoup marquée. Chaque structure avait sa spécificité et sa méthode unique de travailler. Il n’y a pas d’expérience que je regrette, toutes m’ont fait découvrir le milieu de l’équitation tel qu’il est, tel que les acteurs de ce secteur le font et m’ont permises de savoir ce que je voulais y faire et pourquoi et aussi ce que je ne voulais surtout pas pour le bien et le respect des chevaux.

Quel a été le/la professionnel(le) qui vous a le plus influencée, le/la plus marquée ?

J’ai commencé l’équitation dans un club lambda à la fin des années 80. J’suis restée dans mon petit coin pendant quelques années à monter de manière studieuse une fois par semaine sans la moindre ambition si ce n’est retenir la leçon du jour pour faire pareil voir un peu mieux la semaine d’après. Au début des années 90 e me suis intéressée au dressage. Après quelques renseignements pris (difficilement car internet n’existait pas), les écuries spécialisées étaient toutes très loin et inaccessibles en transport. Par contre on m’a invitée, si la discipline m’intéressait, à participer à une journée de formation de juges à Pamfou, avec Isabelle Judet et Jean-Claude Chéret. Journée inoubliable. Plusieurs années après j’y suis retourné comme stagiaire cette fois, j’y ai de bons souvenirs.

J’ai été marqué par l’enseignement d’Olivier Weil, instructeur qui m’a fait découvrir et sérieusement progresser grâce à l’équitation centrée.

J’ai été marquée par la personnalité de Marietta Almasy, et je suis très admirative de son courage, de son travail. C’est une femme qui me touche beaucoup, que je respecte énormément qui a un talent extraordinaire. Elle a une force et une énergie communicatives. C’est une belle personne, qui a toujours le sourire, une personne de parole et de confiance. Elle a des qualités rares et précieuses dans ce milieu. C’est mon seul regret depuis que j’ai déménagé, de ne plus pouvoir travailler avec elle.

Merci Géraldine pour le temps que tu m'as consacré.

Merci Camille de ton intérêt...

Pour relire le 1er volet : http://idealequitation.over-blog.com/2018/09/interview-geraldine-entraineur-de-dressage.html

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