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Faut-il ou non changer de monture en club?

Changer ou non de monture en club...

Quel cavalier de club n’a pas rêvé de monter uniquement son cheval préféré chaque semaine ?
Ce n’est pas facile de monter un cheval que l’on sait un peu plus difficile, ou avec lequel on a moins d’affinités quand on fait sa première, deuxième, troisième année d’équitation (et même après d’ailleurs).

Pourtant, comme tous sports c’est une pratique qui ne relève pas du hasard, que du don, mais bien du travail, et de l’expérience.

Bien sur que l’on prend de l’expérience et que l’on progresse même en montant toujours le même cheval. Mais on ne progresse pas aussi vite et aussi bien.
On va en réalité bien apprendre à monter CE cheval, et on va apprendre à bien fonctionner avec lui et sur lui ; avec ses qualités et ses défauts, on va s’adapter. Mais on va passer à côté de la progression de fond qui est de savoir monter tous les chevaux ou presque, de savoir immédiatement trouver sa place et son équilibre sur n’importe quel cheval.
La première qualité du cavalier est de savoir s’adapter aux chevaux qu’il monte et de savoir adapter les méthodes et sa technique.
 
Un bon cavalier, c’est celui qui sait rapidement identifier à quel cheval il a affaire, quels sont ses points forts et ses points faibles et d’être à même de l’utiliser au mieux… Tout cela ne s’apprend pas en montant qu’un seul cheval.
 
Pour progresser au mieux, c'est-à-dire pour maîtriser une pratique de dressage et d’obstacle dite « classique », devenir autonome, un jeune cavalier doit monter régulièrement (au moins une fois par semaine) et doit monter chaque semaine une monture différente. Pour bien progresser, un cavalier doit monter des chevaux adaptés à son niveau et à sa taille, qui seront alors de « bons maîtres d’école ».
 
C’est quoi un bon maître d’école ? C’est un cheval qui présente les qualités et/ou les défauts nécessaires à un instant T dans la progression d’un cavalier pour que celui-ci apprenne à résoudre les difficultés qui vont lui permettre d’avancer de manière progressive en passant les caps les uns après les autres.
 
Griller les étapes ou contourner les difficultés se paient un jour ou l’autre.
On se retrouve alors dans une impasse, la progression s’arrête, voir la peur ou le dégoût prennent le dessus.
 
Si monter toujours le même cheval trop tôt est une satisfaction personnelle (cela rassure) au détriment de la recherche d’une bonne technique de base, cela a ses limites. Parce qu’à un certain niveau, après avoir de très bonnes bases, il est plutôt conseillé de se trouver une monture en fonction de son profil de cavalier et de ses objectifs pour "performer" dans le travail de fond du couple cheval- cavalier sur du long terme.
 
Il n’est pas rare de voir de jeunes cavaliers (jeune dans leur pratique, pas forcément de jeune en terme d’âge), pas trop maladroits, se voir confier des chevaux délicats ou spécifiques à monter pendant leur reprise (parce que le club n’a que cet équidé de disponible, parce qu’il veulent économiser un cheval d’un niveau élémentaire qui a déjà fait son nombre d’heure quotidienne, parce qu’un cheval d’un niveau supérieur n’est pas encore sortie et que c’est à priori la seule heure où il peut encore être sortie etc etc etc…les raisons d’un tel arrangement ne manquent pas et parfois se cumulent). Evidemment, ces cavaliers sont flattés de monter des chevaux d’un niveau supérieur, sauf que cet écart est à double tranchant et que le cadeau semble plus empoisonné qu’il n’y parrait.
Soit l’exercice est adapté au cheval qui n’a rien à faire là et alors ce sont tous les cavaliers de la reprise qui passent probablement à côté de leur leçon, ou alors l’enseignant maintient sa leçon telle qu’il l’a prévue et aménage (voir change complètement le contexte) pour le cavalier qui monte le cheval qui n’a rien à faire là et alors c’est le cavalier qui passe à côté de sa leçon et de sa progression.
 
Alors une fois, cela n’a pas grande conséquence. Mais dans certains clubs, il n’est pas rare de voir que ce sont toujours les mêmes cavaliers qui montent les chevaux les plus difficiles ou les plus inexpérimentés et ce, toute l’année, y compris si ce n’est pas de leur niveau et dans la logique de progression du cavalier. Même si l’enseignant sait très bien faire croire le contraire dans un intérêt pratique.
 
Changer de monture pour bien progresser ne concerne pas que le fait de ne pas monter que des chevaux trop faciles, trop gentils ; cela concerne aussi le fait de ne pas monter que des montures difficiles et d’un niveau supérieur au sien, car un jour qui ne sera pas fait comme un autre, pour X ou Y raison, le cavalier peut, sur une difficulté très vite prendre conscience de ce qu’on lui fait faire depuis des mois, voir des années et de l’écart réel entre son expérience et les difficultés auxquelles il est confronté et il peut perdre définitivement confiance en lui, dans sa pratique, en sa monture, aux enseignants.
 
L’équitation est un sport passionnant, mais très difficile, tous les cavaliers ont besoin de se faire plaisir et de rester motivés ; d’autant plus s’ils visent de progresser le plus possible et de monter le plus longtemps possible. Une progression à difficulté croissante est incontournable. Et cela passe par monter des chevaux très différents.
Et même si c’est à la mode de nos jours dans les clubs qui privilégient la quantité (d’adhérents) à la qualité (de l’enseignement), il est déconseillé de laisser aux cavaliers le choix de leur monture.
 
G.B
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